Note: Nous publions l’ intégralité du discours de la représentation diplomatique cubaine auprès de des Nations Unies qui condamne la résolution de suspension de la Russie de l ‘organe neo colonial du «Conseil Des Droits de l ‘Homme», suspension rappelons le, qui a précédé l ‘agression impérialiste de l’ OTAN contre la Libye en 2011. C’est une énieme agression que L ‘Occident atlantiste tente afin de légitimer une intervention militaire en Russie ou l’assassinat du Président Poutine ainsi que les crimes commis par les mercenaires ukrainiens contre les populations du Donbass et les soldats russes.

L’ Afrique dans sa majorité s’est abstenue: si 93 Etats membres ont soutenu cette mesure, elle a été par contre rejetée par 24 pays notamment par plusieurs nations africaines comme le Mali, la Centrafrique, partenaires militaires de Moscou, l’Algérie, le Burundi, le Congo, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Gabon, le Zimbabwe, l’Algérie et aussi la Chine, l’Iran, la Syrie, la Biélorussie et Cuba . Et 58 pays se sont abstenus parmi lesquels le Sénégal, le Cap-Vert, le Cameroun, l’Egypte, l’Eswatini, le Ghana, la Guinée-Bissau, le Kenya, le Lesotho, le Madagascar, le Mozambique, le Niger, le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Soudan, le Togo, la Tunisie, l’Ouganda et la Tanzanie et aussi l’Inde et le Brésil.

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Voici le texte de la Représentation Diplomatique Cubaine aupres des Nations Unies.

New York, le 7 avril 2022

Monsieur le Président

Cuba a toujours plaidé et œuvré en faveur d’un Conseil des droits de l’homme capable de faire face aux défis complexes auxquels la communauté internationale est confrontée dans ce domaine, dont aucun pays n’est exempt.

Nous défendons l’objectivité, l’impartialité et la transparence dans le travail de cet organe, et que ses procédures et mécanismes fonctionnent sur la base d’informations véridiques et contrastées.

L’utilisation de la clause de suspension de la composition du Conseil ne favorisera en rien la recherche d’une solution pacifique, négociée et durable au conflit en Ukraine; et encore moins contribuera à favoriser le climat de coopération, de dialogue et de compréhension qui doit prévaloir dans le traitement de la question des droits de l’homme.

Il est d’ailleurs irrespectueux que, quelques jours seulement avant la conclusion d’une session ordinaire du Conseil des droits de l’homme, cet organe n’ait même pas eu l’occasion de prendre position sur la question.

Monsieur le Président

Depuis le début du processus de négociations sur la construction du nouveau Conseil qui succéderait à la Commission des droits de l’homme, Cuba s’est opposée à la clause de suspension de l’adhésion, en raison du risque sérieux qu’elle soit utilisée par certains pays qui privilégient le deux poids, deux mesures, la sélectivité et la politisation des questions relatives aux droits de l’homme.

Cette clause peut être activée avec le soutien des deux tiers seulement des personnes présentes et des électeurs; par conséquent, les abstentions ne comptent pas et même pas un nombre minimum de voix requis pour que la suspension soit approuvée.

Pour être élu au Conseil des droits de l’homme, un pays doit obtenir au moins, au scrutin secret, le soutien d’une majorité de membres de l’ONU, c’est-à-dire au moins 97 voix.

De cette manière, les droits d’un membre du Conseil peuvent être suspendus par la volonté d’un certain nombre d’États encore plus petits que ceux qui ont décidé de l’élire et de lui accorder ces droits.

La Fédération de Russie, qui a été élue membre du Conseil des droits de l’homme en 2020 avec 158 voix, pourrait aujourd’hui être suspendue avec un nombre inférieur.

Ce mécanisme de suspension, qui est sans précédent dans tout autre organe des Nations Unies, peut facilement être utilisé de manière sélective. Aujourd’hui, c’est la Russie, mais demain, ce peut être n’importe lequel de nos pays, en particulier les nations du Sud, qui ne se plient pas aux intérêts de la domination et qui défendent fermement leur indépendance.

Ce n’est pas un hasard si les promoteurs les plus enthousiastes de la clause de suspension de l’adhésion, lors de la négociation de la construction du nouveau Conseil des droits de l’homme, étaient des pays développés ayant une tendance démontrée à accuser les pays du Sud qui ne se conforment pas à leurs supposés modèles de démocratie, tout en restant silencieusement complices face aux violations flagrantes des droits de l’homme dans les pays occidentaux.

Bien sûr, tout le monde dans cette salle ne partage pas nos préoccupations au sujet du mécanisme de suspension, car ils savent que les victimes de son utilisation sélective seront toujours d’autres.

Cette Assemblée pourra-t-elle un jour adopter une résolution suspendant l’adhésion des États-Unis au Conseil des droits de l’homme, pour ne donner qu’un exemple?

Nous savons tous que cela ne s’est pas produit et ne se produira pas, malgré leurs violations flagrantes et massives des droits de l’homme, à la suite d’invasions et de guerres de pillage contre des États souverains, sur la base de leurs intérêts géopolitiques. Ils ont causé la mort de centaines de milliers de civils, qu’ils appellent des « dommages collatéraux » ; des millions de personnes déplacées et de vastes destructions dans toute la géographie de notre planète, mais cette Assemblée n’a jamais suspendu aucun de leurs droits.

Nous savons aussi tous que la clause de suspension contre l’État qui impose à Cuba, depuis plus de 60 ans, un blocus économique, commercial et financier criminel qui constitue, sans aucun doute, la violation la plus prolongée, la plus flagrante, la plus massive et la plus systématique des droits de l’homme de tout un peuple et un véritable acte de génocide contre tout un pays, ne sera pas appliquée.

Il est ironique de noter à tout le moins que le pays qui s’est opposé à la création du Conseil des droits de l’homme et qui a demandé, dans cette même Chambre, le vote contre la résolution qui l’a créé, est le même pays qui a activé à sa convenance maintenant, comme il l’a fait en 2011, l’une des clauses les plus controversées de cette instance.

Monsieur le Président

Cuba sera conforme aux réserves qu’elle a formulées concernant le mécanisme de suspension de l’adhésion, lorsque la résolution 60/251 établie par le Conseil des droits de l’homme et la résolution 65/265 de 2011 sur la suspension des droits de la Libye ont été adoptées en 2006.

L’adoption du projet de résolution dont nous sommes saisis aujourd’hui créera un nouveau précédent dangereux, en particulier pour le Sud.

Il ne leur suffit pas d’imposer des résolutions contre les pays et des mandats sélectifs. Maintenant, ils ont l’intention de faire un nouveau pas en avant vers la légitimation de la sélectivité et la formation d’un Conseil des droits de l’homme de plus en plus au service de certains pays, comme l’était à l’époque la défunte et discréditée Commission des droits de l’homme.

Pour les raisons susmentionnées, la délégation cubaine votera contre le projet de résolution A/ES-11/L.4.

Merci

Source: Pedro L. Pedroso Cuesta , misiones.cubaminrex.cu