L’Érythrée qui compte six millions d’habitants, six cent mille dans la capitale Asmara, continue de s’inspirer des valeurs socialistes et peut se targuer, par rapport à de nombreuses autres nations africaines, de la solidité des systèmes d’éducation et de santé. La totalité de la population déclare et pratique largement sa propre orientation religieuse, la moitié sont sunnites, un tiers chrétien-copte, un dixième catholique, le reste protestant et animiste. Partout on peut rencontrer des gens chaleureux et ouverts qui revendiquent fièrement la bataille pour l’indépendance, reconnaissant les mérites du temps présent, espérant dans la plupart des cas un avenir sur le modèle chinois, c’est-à-dire capable de combiner le marxisme avec le développement des forces productives.

L’agriculture est une agriculture de simple subsistance avec le manioc et peu d’autres produits, la pêche le long de la côte, le pastoralisme et l’élevage sont à la base de l’économie érythréenne, pour le reste il faut beaucoup importer, notamment d’Arabie Saoudite, qui est située sur la de l’autre côté de la mer Rouge, exactement en face de l’Érythrée. Le secteur minier commence maintenant à être exploité, en coopération avec la République populaire de Chine.

À Asmara, beaucoup parlent italien, également en raison de la présence d’un programme d’études complet toujours opérationnel et de nombreux bâtiments ont été construits par les Italiens, notamment dans le style populaire des années 30 que l’on peut voir aujourd’hui à Rome dans le quartier Tuscolana, pour la colonisateurs était un ensemble urbain fermé et réservé pour eux, qui ne s’est ouvert que plus tard à la population locale, surtout avec l’avènement du socialisme au milieu des années 1970, lorsque la quasi-totalité des plus de cent mille Italiens restés en Érythrée sont partis pour leur évidente hostilité aux politiques de nationalisation des usines et des magasins pratiquées par le gouvernement Mengistu.

Après une longue guérilla populaire qui s’est développée sur trois décennies de 1962 à 1991 menée par le Front marxiste de libération populaire dirigé par le camarade Isaias Afewerki contre l’Éthiopie, l’Érythrée a accédé à l’indépendance le 24 mai 1993.

Le président de la république Afewerki et le gouvernement révolutionnaire du Front Populaire pour la Justice et la Démocratie (ex FPLE), ont lancé la construction de la nouvelle Erythrée à partir d’une idéologie nationaliste qui place l’indépendance nationale au centre combinée à la question sociale basée sur le l’égalité, la participation des masses et l’émancipation de la femme (cette dernière est un élément très important dans la vie du pays).

L’histoire de la révolution érythréenne, malgré son originalité indiscutable, a des points communs avec d’autres pays, à tel point que la nouvelle Érythrée est parfois définie comme le

« Cuba africain » en raison de sa structure gouvernementale et de ses institutions de pouvoir ; parfois le « Vietnam africain » pour la lutte de plusieurs décennies pour la libération nationale ; tantôt «Corée du Nord africaine» pour son choix de développement autocentré et le refus de toute ingérence extérieure (refus d’accepter les recettes du FMI, de la BM, et la collaboration d’ONG de loyauté douteuse au système politique choisi par les révolutionnaires processus avec un énorme consensus populaire).

En un peu plus de vingt ans depuis la déclaration d’indépendance, des maisons, des écoles, des hôpitaux, des cliniques dans les zones rurales, des routes, des voies ferrées et pas moins de 100 barrages et 800 puits ont été construits qui assurent la précieuse ressource en eau dans tout le pays l’analphabétisme a été pratiquement effacé, la réforme agraire mise en œuvre et la coutume barbare de l’infibulation lourdement sanctionnée par la loi supprimée.

C’est un grand projet de renouveau national qui veille à décentraliser la croissance en faveur du reste du pays afin d’éviter un flux migratoire interne insoutenable sur Asmara, comme c’est le cas dans d’autres réalités du continent noir avec pour seul résultat de créant d’immenses mégalopoles.

Le modèle de développement choisi par le groupe dirigeant érythréen repose sur la valorisation des ressources internes, sur une croissance économique obtenue sans avoir de relations avec les institutions du capitalisme international et sur une rectitude morale qui semble avoir banni toute forme de corruption.

On enregistre aujourd’hui un développement économique remarquable du pays (évidemment paramétré aux standards africains) avec une augmentation annuelle du PIB allant de 6% à 7%.

Ce résultat a également été obtenu grâce à la collaboration des alliés érythréens : la Chine, où de nombreux dirigeants érythréens, dont Afewerki, ont appris la technique militaire en fréquentant l’Académie de Shanghai, fournit du ciment, des vélos, des pièces détachées et d’autres biens ainsi que la modernisation du port de Massawa (de nombreux étudiants érythréens étudient dans le grand pays asiatique) ; l’Iran et la Corée du Nord fournissent des armes ; Cuba – des dizaines de médecins travaillent dans le pays ; Il convient également de noter les envois de fonds de la diaspora.

La forme de gouvernement est structurée comme suit: L’Érythrée est une république présidentielle dans laquelle le président de la république, dans le cadre de la constitution, préside l’Assemblée nationale, est le chef des forces armées, choisit les ministres, le président de la Banque centrale et le président de la Cour suprême.

L’Assemblée nationale est composée de 150 membres élus par le peuple, élit le président de la république et ratifie les traités internationaux.

50% des sièges sont réservés au Front populaire pour la justice et la démocratie (FPGD), seul parti au pouvoir ; les 50% restants sont élus parmi les candidats des différentes organisations de masse : d’abord entre l’Union des femmes érythréennes (UDE), authentique foyer d’émancipation et de protagonisme féminin révolutionnaire qui joue un rôle central dans la société, dans la famille et dans le forces armées; la Confédération nationale des travailleurs érythréens (CNLE), le syndicat qui regroupe les ouvriers et les paysans ; l’Association nationale des étudiants érythréens.

La volonté de l’Erythrée est de s’affranchir des puissances étrangères. L’économie du pays repose essentiellement sur une agriculture en développement, le réseau d’infrastructures est relativement développé, il existe d’importantes ressources en or, cuivre, gaz et pétrole encore inexploitées.

Une dernière considération : la gauche européenne, et aussi la gauche italienne, solidaires à juste titre avec Cuba, le Vietnam, le premier Nicaragua a toujours ignoré la révolution érythréenne qui n’a jamais pu compter sur la solidarité internationale.

AWOT N HAFASH ! VICTOIRE DU PEUPLE !

Source: Stakhanovblog

Plus : https://erisat.org/2021/09/12/is-eritrea-a-socialist-or-communist-state/