Dans un communiqué rendu public ce samedi 6 mai, le collectif unitaire franco-algérien dénonce l’attitude de la préfecture de Paris qui vient de lui notifier l‘interdiction (arrêté préfectoral (N° 2023-00486- en date du 5 mai 2023) rassemblement prévu le dimanche 7 mai, à la place de la république pour commémorer le 78 ème anniversaire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata perpétrés par la France coloniale le 8 mai 1945 , jour le victoire en Europe et de deuil en Algérie.
Le collectif unitaire franco-algérien dénonce cette nouvelle interdiction malgré le dépôt de la demande le 4 avril 2023, soit plus d’un mois avant la tenue du rassemblement. Une interdiction qui survient après celle du 19 mars dernier
« Pour nous, qui refusons l’instrumentalisation religieuse et ethnique dans le cadre d’un agenda politique guerrier préétabli contre le peuple algérien, les interdictions de manifestations publiques se suivent et se ressemblent ! Nous voulons rappeler ici, la dernière interdiction de rassemblement sur la place de la République, dont on a été victime, à l’occasion du 19 mars 2023 (date du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie) » lit-on dans le communiqué.
Selon la même source, cette nouvelle interdiction de rassemblement, qui frappe le collectif franco-algérien, est une atteinte manifeste à la liberté d’expression et aux libertés de rassemblements publics, émise par la Préfecture de Police de Paris ; et elle nous interpelle à plusieurs égards, notamment à travers le motif officiel évoqué qu’est le risque de « troubles graves à l’ordre public ». Il est explicitement indiqué : « Considérant que, dans le climat de tensions politiques et sociales actuelles en Algérie, il existe des risques pour que cette manifestation revendicative dégénère et crée des désordres, alors que sur le même créneau horaire que celui des déclarants une manifestation est prévue, également place de la République, contre le pouvoir algérien en place ».
« On ne sait ni comment ni où la Préfecture de Police de Paris a pu observer des tensions politiques et sociales en Algérie ? Quand bien même ce serait le cas, en quoi la commémoration des massacres commis sur le peuple algérien le 8 mai 1945 serait liée à ces événements (de surcroît imaginaires) ? Sans vouloir faire le parallèle avec les tensions sociales et politiques en France, nous estimons que cette ingérence dans les affaires intérieures algériennes porte atteinte à la souveraineté de l’Algérie » ajoute la même source.
Par ailleurs, le collectif unitaire franco-algérien ne manqua pas de s’interroger sur l’attitude de la préfecture de Paris, qui confirme son parti-pris pour les autoproclamés opposants algériens, qui ne trouvent aucune entrave pour organiser des manifestations à la place de la République à Paris.
« Au risque de nous répéter, nous ne faisons pas partie de ces groupes chaotiques d’extrême-droite téléguidés, qui ont empêché des citoyens algériens, avec leur violence et leur haine, d’accéder aux bureaux de vote, pour accomplir leur devoir démocratique, durant les différentes consultations électorales, notamment à la dernière élection présidentielle. Ces groupes là, il est vrai, sont autorisés en permanence à manifester publiquement en France leur animosité à l’égard de l’Algérie et de son peuple, sous le voile de la liberté d’expression » souligne encore le collectif franco-algérien.
Et d’ajouter « Comme nous l’avons déjà indiqué dans nos différentes communications publiques, nous refusons les ingérences politiques en Algérie, sous quelque forme que ce soit, et nous dénonçons les campagnes médiatico-politiques diffusées en France, ancienne puissance coloniale, qui rappellent malheureusement les horreurs de la guerre coloniale ».
Et de conclure » Nous n’organiserons donc pas de rassemblement sur la Place de la République, ce dimanche 7 mai 2023 (pour commémorer les massacres du 8 mai 1945 commis contre le peuple algérien), puisque les tenants de la nouvelle guerre d’Algérie en ont décidé autrement. Ce qui ne nous empêche pas d’appeler à leur faire barrage. »
Par ailleurs, il faut noter, que malgré l’interdiction notifiée par la préfecture de Paris, les membres du Collectif unitaire franco-algérien, ne compte nullement abdiquer pour clamer haut et fort leur refus de les priver de manifester pour la justice, et la dénonciation des crimes contre l’humanité perpétrés par la France coloniale, que l’Etat français refuse aujourd’hui de reconnaître en assumant ses responsabilités. Le collectif franco-algérien appelle ses militants et les forces vives à les rejoindre ce dimanche à la place de la Bastille, pour rejoindre les militants anti-coloniaux qui soutiennent les peuples Sahraoui et Palestinien.
Dans le même cadre, il faut noter, qu’un autre rassemblement est prévu le lundi 8 mai 2023 sur le parvis de la mairie de Nanterre.

Source: Algérie patriotique